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LE MAÎTRE
Quand l’élève est prêt, le Maître arrive…
Précepte bien sage aux yeux de l’être humain
Il se demande alors comment quitter la rive
Ce qu’il doit modifier pour prendre sa vie en main
Suivre les écrits sacrés ? Adorer un gourou ?
Réciter des mantras toute une nuit peut-être ?
Jeûner pendant des jours, se recouvrir de boue ?
Et puis de tous ses biens sans regret se démettre ?
Tous ces actes accomplis lorsque rien ne se passe
Maudissant désormais les saints et toute leur suite
Il retourne sans attendre à ses plaisirs fugaces
Ne trouvant plus alors que plaisir dans la fuite
Ne croyons pas un jour voir un Maître arriver
Pour nous récompenser de nos bonnes actions
Du dehors jamais recevrons nos lampions
Car le Maître attendu en nous s’était caché
Septembre 2010
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ELLE
ELLE
Le soleil levant striait le ciel de deux bandes orange
Il dégrisait la mer, découvrant son ton bleu
Une fine veinule battait régulièrement son cou blanc
Il y posa son doigt ressentant l’énergie de vie
Transportée par ce fluide du cœur à l’âme.
Il se demanda combien de temps avait passé depuis…
Depuis que la séparation s’était produite
Combien de jours d’hiver saturés de souffrance
De cris, de hurlements de douleurs
Douleurs de la résistance, du refus, du reniement
Combien de jours d’été, de rires, de sourires
De plaisir de cris de joie, d’amour
Combien d’attentes, de doutes, d’angoisse
De jours qui passent sans savoir pourquoi
De la mort plus forte que la vie
Et pendant ce temps, de victime à bourreau
D’ange à démon, d’amour à la haine
L’âme écartait les mailles du filet la tenant prisonnière.
Un jour, quand tout fut dans l’ordre divin
Un point de lumière perça l’obscurité
Sitôt manifesté il se mit en recherche
De la partie de lui-même jadis séparée
Toujours manquante, toujours espérée.
Sans tenir compte des lieux et du temps
La lumière avide de son accomplissement
Au centre de la cible sans se tromper parvint
Réunissant dans un même flux leurs énergies humaines
Afin que s’accomplisse la spirale éternelle.
Elle ouvrit les yeux et lui sourit.
Septembre 2010
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NOËL
Décembre arrive enfin et tout semble frémir
Les guirlandes s’allument éclairant les regards
Les joies de l’enfance sortent alors des placards
En mettant de côté la machine à gémirQu’importent les fausses bonnes raisons
La joie des retrouvailles efface les conflits
Et la communauté de toutes les émotions
Forme un bel égrégore supprimant les soucisDehors ceux qui n’ont rien boivent à la bouteille
Même leurs souvenirs n’arrivent qu’en passant
Accrochant dans leurs yeux une larme de fiel
Car souffrance est le prix de tous leurs bons momentsNoël ne doit pas être seulement une date
Liberté avons nous de nous réjouir de tout
D’aimer chaque jour même les traîne-savates
D’avoir au fond du cœur les plaisirs les plus douxDécembre 2010
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ÉDEN
Les brumes de ton cœur peu à peu se dissipent
Les émotions cachées affleurent ta raison
Afin de les jeter bien loin de ta maison
Comme tu le ferais d’un habit qui se fripe
Tu parais inspirer un air jamais humé
D’une pureté telle que ton corps en frémit
Ton âme s’ennoblit caressée par l’Esprit
Conscience de tout ton Être à jamais transformé
L’expérience terrestre n’a plus à te meurtrir
Un prodigieux élan chasse tes souvenirs
De l’espace désormais se nourrit la colombe
Sans se soucier encore des peurs et des tombes
Il n’est plus le souci de se sentir heureux
Ce naissant avenir n’a plus de larmes aux yeux
Dans la paix et l’Amour baigne ta condition
Ce sera désormais ton nouvel horizon
(février 2011)
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CHAOS
Dans un sursaut bruyant la terre s’est ouverte
Laissant l’onde brûlante sortir du trou béant
Dévaler promptement écrasant l’herbe verte
Un déluge de feu s’étale sur ses flancs
Ailleurs, un peu plus loin la mer se retire
Dénude la terre fangeuse celée depuis des temps
Avant de se ruer dans un furieux délire
Sur la ville côtière et tous ses habitants
Le ciel laisse échapper des flots de pluie battante
Les torrents de boue avalent les maisons blanches
Emportant tous les gens réfugiés sur les pentes
Sans penser un instant aux rudes avalanches
Partout l’affolement s’empare des humains
Inconscients des actions funestes amoncelées
Courant jour après jour vers leur fatal destin
Sans se soucier jamais des tristes retombées
Ainsi dame nature vivant de nos raisons
Évacue promptement les pus accumulés
Pour que l’air purifié entre dans nos maisons
Nous apportant enfin l'effluve d’éternité
Avril 2011
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