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    HAÏTI





    Une plainte sans fin sortie d’on ne sait où
    D’un informe tas de terre ou d’amas de cailloux
    Se glisse dans les airs en quête d’un secours
    Et se mêle aux autres stagnantes dans cet air lourd

    Port-au-Prince n’est plus, la ville s’est effondrée
    Les survivants regardent assis et hébétés
    Les corps aux postures dépourvues de confort
    Recouverts de poussière et reconnaissent leurs morts

    Une femme les yeux au ciel, pensant monde fini
    Attend d’être emportée là où n’est plus la vie
    Un silence succède au bruit assourdissant
    Qui emporta vieillards hommes femmes et enfants

    Quelle malédiction sur ce peuple influa
    Pour qu’infinis tourments toujours le terrassa
    D’aucun pensant que rien n’arrive sans raison
    Disent qu’une main vengeresse détruisit leurs maisons

    Alors que la vermine se repaît des dépouilles
    Que des cris de douleurs sortent encore des fouilles
    Les censeurs ressurgissent et trouvent en religion
    Écrits qui donnent pour tout une justification

    Je préfère à penser que ce peuple Haïtien
    Détenteur d’une sagesse reconnue des Anciens
    Par le grand sacrifice de leur propre existence
    Nous a permis d’élever notre niveau de conscience


    (février 2010)

     

     

     


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